SIDA
On estime que 40 millions de personnes dans le monde sont infectées par le VIH (séropositives). On peut freiner l’évolution de la maladie vers le SIDA, mais pas éradiquer le virus. En revanche, la prévention peut empêcher sa transmission.De quoi s’agit-il?
Le syndrome de l'immunodéficience acquise (SIDA) est causé par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Ce virus attaque et détruit les globules blancs dont le rôle est de défendre l'organisme contre les menaces extérieures, comme les infections.
Les personnes infectées par le VIH sont dites « séropositives ». Au début de la maladie, les deux tiers des personnes n’ont pas de symptômes. Les autres peuvent ressentir, environ trois à quatre semaines après le contact avec le virus, des symptômes s’apparentant à ceux de la grippe ou d’une mononucléose : douleurs musculaires ou articulaires, fatigue, fièvre, mal de gorge, maux de tête, éruptions cutanées. Ces symptômes durent de une à quatre semaines.
Malgré la disparition des symptômes, la maladie continue d’évoluer lentement. À long terme, voire après plusieurs années, des signes peuvent apparaître, tels que :
- fatigue persistante;
- enflure des ganglions dans le cou, les aisselles ou l'aine;
- fièvre;
- toux chronique;
- sueurs nocturnes;
- perte de poids importante et inexpliquée;
- diarrhée persistante.
Le SIDA est la dernière phase de l'infection au VIH : le système de défense du corps humain est alors suffisamment atteint pour que la personne ait de graves infections ou développe certains cancers. Il peut s'écouler plusieurs années (de cinq à sept ans en moyenne) entre l'infection initiale par le VIH et le développement du SIDA. Les traitements actuels permettent de ralentir le développement de la maladie.
Comment le VIH est-il transmis?
Tout le monde peut attraper le VIH! Le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel contaminés par le virus peuvent tous transmettre le VIH. Dans la majorité des cas, le VIH se contracte :
- lors de rapports sexuels non protégés (sans condom) avec une personne atteinte du VIH;
- lors du partage d'aiguilles ou de seringues contaminées par le virus;
- lors de partage de jouets sexuels avec des personnes atteintes du VIH;
- au contact de sang infecté;
- de la mère à l’enfant lors de l'accouchement. Une femme infectée qui accouche sans traitement pourrait transmettre l’infection à son enfant dans un peu moins de un cas sur trois. Ce risque serait réduit à un cas sur cent avec le progrès médical et l’usage de médicaments pendant la grossesse et l’accouchement.
- lors de l'allaitement par le lait maternel.
Le fait d’être atteint d’une infection transmissible sexuellement comme la gonorrhée, la chlamydia, la syphilis ou l’herpès génital augmente le risque de développer le VIH. N’hésitez pas à demander un dépistage à votre médecin en cas de doute pour limiter le risque de transmission.
Depuis 1985, au Canada, des tests de dépistage du VIH sont effectués sur tous les dons de sang. Puisqu'il est généralement possible de détecter le virus dès le troisième mois de l'infection, le risque de le contracter lors d'une transfusion sanguine est extrêmement faible. Il est par contre impossible de contracter le virus lorsque l’on donne du sang. En effet, tout le matériel utilisé par Héma-Québec et la Société canadienne de la Croix-Rouge est stérile, et chaque aiguille ne sert qu'une seule fois.
Une personne infectée peut transmettre le VIH même si elle n’a pas de symptômes. Cependant, le risque de transmission varie selon la quantité de virus dans le sang (charge virale) : plus elle est élevée, plus le risque de transmission est grand. Les médicaments peuvent limiter grandement le risque de transmission, car ils réduisent la charge virale de la personne atteinte.
Si vous pensez avoir été en contact avec le VIH, présentez-vous rapidement à l’urgence ou chez votre médecin de famille. Des médicaments pourraient vous être remis pour prévenir le développement du virus, selon la situation et le délai écoulé depuis le contact.
Il est possible de diagnostiquer le VIH chez la majorité des patients trois mois après le contact avec le virus par une prise de sang.
Comment peut-on éviter la propagation du VIH?
La meilleure prévention contre le VIH et le SIDA consiste à éviter les comportements à risque.
- Utilisez un condom (préservatif) féminin ou masculin, en polyuréthane ou en latex, lors de toutes vos relations sexuelles (génitale, anale ou orale). Pour protéger efficacement, le condom doit être utilisé correctement et être bien ajusté. Si des objets sexuels sont utilisés lors des rapports intimes, il est aussi important de les couvrir d’un condom. Pour aider à prévenir la transmission pendant les relations orales, on peut couvrir la vulve ou l’anus à l’aide d’une digue dentaire afin d’éviter que la bouche entre en contact direct avec les organes génitaux. On peut se procurer une digue dentaire en pharmacie ou la fabriquer en découpant un carré dans un condom. Avant de cesser l’usage du condom dans le cadre d’une relation stable et exclusive, les partenaires devraient toujours passer des tests de dépistage du VIH et d’autres ITS.
- Ne partagez pas de seringues ou d’aiguilles, notamment celles qui servent à l’administration de drogues injectables. L’Agence de la santé publique du Canada estime que l’usage de drogues injectables est responsable de un cas sur dix de VIH à l’échelle mondiale.
- Ne partagez aucun article personnel pouvant porter des traces de sang, comme une brosse à dents, un rasoir ou une lime à ongles.
- Le virus peut se transmettre lors du perçage d’oreille, de tatouages, de soins dentaires ou de traitements d’acupuncture : assurez-vous que les instruments utilisés pour ces activités sont stériles.
- Dans les pays en voie de développement, dont plusieurs régions d'Afrique, refusez toute transfusion sanguine à moins d'une situation de vie ou de mort. Si une injection est requise, il faut s'assurer que le matériel utilisé est stérile.
Si vous êtes atteint du VIH, il est primordial d’aviser les personnes avec lesquelles vous avez eu des relations sexuelles non protégées ou partagé des drogues injectables. Ainsi, elles pourront passer un test de dépistage et, au besoin, être traitées. Cela évitera également la transmission du virus à d’autres personnes.
Dans quelles situations n’y a-t-il aucun danger?
On ne peut pas être infecté par le VIH :
- lors de la masturbation (à moins qu’une muqueuse soit en contact avec le sperme ou les sécrétions vaginales);
- en touchant ou en embrassant une personne infectée (avec ou sans salive);
- en consommant des aliments qu’une personne infectée a préparés;
- en partageant sa vaisselle ou ses ustensiles;
- en prenant un bain ou en se baignant avec elle;
- par la piqûre d’un moustique ou la morsure d’un animal de compagnie.
Comment désinfecte-t-on un objet contaminé?
Si un tissu est contaminé par des liquides biologiques infectés par le VIH, un lavage d’une trentaine de minutes avec de l’eau à plus de 59 °C et un détergent est suffisant pour éliminer le virus. Si on utilise de l’eau froide, on doit ajouter un désinfectant comme l’eau de Javel.Sur des surfaces solides, un mélange fait d’une part d’eau de Javel et de neuf parts d’eau appliqué pendant 15 à 20 minutes éliminera le virus. On peut également utiliser l’alcool isopropylique à 70 %.
Quel est le traitement du VIH/SIDA?
Il n’existe actuellement aucun traitement permettant d’éliminer le VIH et de guérir le SIDA. Une fois atteint, on reste avec ce virus toute sa vie. Des médicaments permettent toutefois de bloquer la reproduction du virus. Cette reproduction est calculée en charge virale. Les médicaments offerts ont pour but de diminuer la charge virale dans le corps humain. Ainsi, moins le virus se reproduit, plus le système de défense de l’être humain est efficace pour combattre les infections. La trithérapie consiste à combiner trois médicaments qui agissent sur des parties différentes de la reproduction du virus. À ce jour, c'est la meilleure approche pour empêcher ou retarder l’évolution du VIH vers le SIDA et limiter la transmission à d’autres personnes.Il est important de prendre les médicaments prescrits régulièrement et de ne pas oublier de doses. En oubliant de les prendre certains jours, le virus pourrait évoluer et devenir résistant aux médicaments. Cela implique que moins d’options seraient disponibles pour bloquer la reproduction du virus. À plus long terme, il pourrait devenir difficile de limiter la charge virale du patient, ce qui permettrait l’évolution du VIH vers le SIDA et ses complications.
Plus la charge virale est élevée, plus le nombre de globules blancs détruits est élevé. La personne atteinte devient donc plus vulnérable aux infections et au développement de certains cancers. C'est pourquoi à un certain stade de l'évolution de la maladie, la personne doit prendre des médicaments dans le but de prévenir les infections. Le VIH en soi n’est pas mortel; c’est la destruction du système immunitaire qui l’est. Les personnes atteintes meurent généralement d'infections qu'une personne non porteuse du VIH aurait combattues grâce à son système immunitaire intact.
Même si la qualité de vie des personnes atteintes du VIH s’est beaucoup améliorée et que leur espérance de vie est semblable à celle d’une personne avec un système immunitaire sain, le SIDA demeure une maladie mortelle. Beaucoup de recherches sont en cours pour trouver le remède miracle, mais personne ne peut encore se vanter d’une telle découverte. La prévention est donc essentielle.
Si vous avez des inquiétudes ou des questions au sujet de l'infection par le VIH ou de son dépistage, vous pouvez contacter en toute confidentialité votre médecin, votre CLSC ou votre pharmacien.
Ressources :
Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida : http://www.cocqsida.com
Clinique L’Actuel : http://cliniquelactuel.com/
Portail santé mieux-être Québec : http://sante.gouv.qc.ca/problemes-de-sante/vih-sida/
Gouvernement du Canada : http://canadiensensante.gc.ca/diseases-conditions-maladies-affections/disease-maladie/hiv-aids-vih-sida/index-fra.php
OMS : http://www.who.int/features/factfiles/hiv/fr/
Les renseignements contenus dans cet article sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.