Les causes, les risques et le traitement pour l'ostéoporose
De quoi s’agit-il?
On parle d’ostéoporose lorsque les os deviennent plus fragiles en raison d’une perte osseuse. Les personnes qui souffrent d’ostéoporose sont donc plus à risque de fracture et ces fractures peuvent survenir à la suite d’un trauma mineur, lors d’une simple activité comme s’étirer ou lorsqu’elles toussent ou éternuent. On parle alors de fractures de fragilisation.
Très souvent, la maladie s’installe sans aucun symptôme, et on ne la constate que lorsque survient une fracture. Chez les personnes de 50 ans et plus, plus de 80 % des fractures sont dues à l’ostéoporose. Ces fractures se situent le plus souvent au niveau de la hanche, des vertèbres, du poignet ou de l’épaule.
Les fractures attribuables à l’ostéoporose ne sont pas un événement rare. Au Canada, ces fractures sont plus fréquentes que les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les cancers du sein réunis!
Après avoir subi de telles fractures, certaines personnes doivent se déplacer en fauteuil roulant ou à l’aide d’un déambulateur, alors que d’autres peuvent devenir inaptes à vivre seules et doivent quitter leur domicile. Qui plus est, 22 % des femmes et 33 % des hommes qui subissent une fracture de la hanche liée à l’ostéoporose décèdent dans l’année qui suit la fracture.
Il est donc important de savoir ce que vous pouvez faire pour conserver ou retrouver des os en santé et pour éviter les chutes et ainsi réduire votre risque de fracture!
Les causes et facteurs de risque de l’ostéoporose
Les os atteignent leur plus grande densité vers l’âge de 30 ans. Dès la mi-trentaine, la masse osseuse commence à diminuer, autant chez les femmes que les hommes. La perte osseuse s’accélère chez les femmes lors de la préménopause et chez les hommes vers l’âge de 65 ans.
On ne connaît toujours pas les raisons précises qui mènent à l’ostéoporose, mais on a identifié plusieurs facteurs qui augmentent le risque d’en souffrir ou de subir une fracture.
La bonne nouvelle, c’est que plusieurs de ces facteurs de risque peuvent être évités ou corrigés!
Les facteurs de risque que vous pouvez modifier
- Ne pas manger suffisamment d’aliments riches en calcium
- Avoir un apport insuffisant en vitamine D
- Ne pas être actif physiquement
- Fumer
- Boire plus de trois consommations d’alcool chaque jour
Les facteurs de risque non modifiables
- Avoir plus de 65 ans
- Avoir déjà fait une chute : le fait d’avoir déjà chuté multiplie par trois le risque de faire une autre chute
- Avoir subi une fracture de fragilisation après l’âge de 40 ans
- Avoir des antécédents familiaux d’ostéoporose, surtout de fracture de la hanche chez l’un des parents
- Avoir subi une perte de taille : une taille qui diminue peut être le signe d’une fracture vertébrale qui n’a pas été détectée (dans 66 % des cas, ces fractures ne causent aucune douleur)
- Souffrir de certaines maladies, par exemple d’arthrite rhumatoïde, d’un syndrome de malabsorption, d’une déficience en hormones sexuelles (œstrogènes chez la femme, testostérone chez l’homme), d’insuffisance rénale chronique, d’une maladie du foie, de diabète
- Prendre certains médicaments qui ont effet négatif sur les os (p. ex. la prednisone) ou qui augmentent le risque de chute (p. ex. parce qu’ils causent de la somnolence ou des étourdissements)
L’ostéoporose, pas juste une maladie de femmes!
Bien que l’ostéoporose soit plus fréquente chez les femmes, les hommes ne sont pas à l’abri de cette maladie. Un homme sur cinq (20 %) subira une fracture liée à l’ostéoporose au cours de sa vie. Chez les femmes, c’est une sur trois (33 %). Les hommes ont donc aussi avantage à prendre soin de leurs os!
ÉVALUATION DU RISQUE DE FRACTURE
À partir de 50 ans, il est recommandé d’évaluer avec un professionnel de la santé votre risque de subir une facture. Ce risque tient compte de votre état de santé et de vos facteurs de risque d’ostéoporose.
Au besoin, vous pourriez devoir passer un examen appelé ostéodensitométrie afin de mieux préciser votre risque de fracture. Cet examen permet d’évaluer la densité minérale de vos os et de confirmer, ou non, la présence d’une perte osseuse. On parlera d’ostéopénie lorsqu’on constate une baisse de la densité des os comparée à ce qui est attendu pour l’âge de la personne. Si la perte osseuse est très importante, on posera un diagnostic d’ostéoporose.
Si votre niveau de risque de fracture est :
- Faible : aucun traitement médicamenteux n’est recommandé. Votre risque de fracture devrait être réévalué dans 5 à 10 ans;
- Intermédiaire : votre médecin discutera avec vous des avantages et désavantages d’un traitement médicamenteux. Si vous décidez de ne pas commencer le traitement à ce moment-là, une réévaluation de votre risque sera nécessaire dans 5 ans;
- Élevé : un traitement médicamenteux est recommandé.
Le traitement de l’ostéoporose
On ne peut pas guérir l’ostéoporose, mais il est possible de prévenir ou de freiner la perte osseuse et de réduire le risque de fracture. En plus d’un apport suffisant en calcium et en vitamine D dans l’alimentation ou par des suppléments (voir ci-dessous), plusieurs médicaments peuvent être prescrits pour prévenir ou traiter l’ostéoporose. Le choix d’un traitement est individualisé afin de tenir compte du risque de fracture, de l’état de santé global et de la prise d’autres médicaments.
Les médicaments de la classe des bisphosphonates sont les plus utilisés. Ils contribuent à renforcir les os et à réduire le risque de fractures.
Chez certaines femmes qui présentent aussi des symptômes de ménopause, l’hormonothérapie de remplacement peut être prescrite à la fois pour soulager les symptômes de ménopause et pour leurs bienfaits sur la santé des os.
Il existe aussi d’autres traitements, notamment en injection, qui sont utilisés dans des contextes spécifiques par exemple après une fracture.
L’ostéoporose elle-même ne cause généralement pas de douleur. Toutefois, certaines fractures causées par l’ostéoporose peuvent être associées à des douleurs chroniques. De façon générale, on traite ces douleurs à l’aide d’analgésiques et de repos.
MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR!
En adoptant de saines habitudes de vie, vous pouvez réduire votre risque de fracture.
Faites de l’exercice régulièrement
On recommande de faire des exercices d’entraînement fonctionnel, d’équilibre et de renforcement musculaire au moins 2 fois par semaine. Ce sont les exercices qui ont le plus de bienfaits sur la réduction du risque de chute, et donc de fractures. On peut aussi faire des activités aérobies ou de mise en charge pour le plaisir et la santé globale, en s’assurant qu’elles sont adaptées à votre risque de fracture.
Qu’est-ce que l’entraînement fonctionnel?
L’entraînement fonctionnel a comme objectif de réduire le risque de blessures et de maintenir ou d’améliorer la capacité à accomplir les activités de la vie quotidienne. Différents exercices sont utilisés afin de développer la force, la puissance et la vitesse de réaction ainsi que la mobilité et la stabilité des articulations.
Ne fumez pas et limitez votre consommation d’alcool
Si vous avez besoin d’aide pour cesser de fumer ou diminuer votre consommation d’alcool, demandez conseil à un professionnel de la santé.
Ayez un apport suffisant en calcium
Le calcium est important pour la santé des os et le bon fonctionnement de nombreux organes du corps. Lorsque l’alimentation est trop pauvre en calcium, le corps va chercher du calcium dans les os, ce qui contribue à leur fragilisation. Heureusement, il existe de nombreux aliments riches en calcium qui permettent d’avoir un apport adéquat pour la santé.
Apport quotidien recommandé par Ostéoporose Canada et Santé Canada :
- Femmes âgées de plus de 50 ans : 1200 mg/jour
- Hommes âgés de 51 à 70 ans : 1000 mg/jour
- Hommes âgés de plus de 70 ans : 1200 mg/jour
Idéalement, l’apport quotidien en calcium devrait provenir entièrement de l’alimentation. Pour ce faire, consommez tous les jours des aliments riches en calcium. Si votre alimentation ne peut pas combler tous vos besoins, votre professionnel de la santé pourrait vous recommander de compléter votre apport avec un supplément de calcium.
Quelques sources alimentaires de calcium
Aliment |
Portion |
Teneur en calcium élémentaire |
Fromages fermes (cheddar, gouda, suisse) |
50g |
300mg |
Fromage mou et semi-mou (mozzarella, camembert, feta) |
50g |
250mg |
Fromage cottage (1% ou 2%) |
125ml |
75mg |
Yogourt nature, 1% ou 2% |
175g |
330mg |
Lait (2%, 1%, au chocolat) |
250g |
300mg |
Sardines avec arêtes |
6 sardines moyennes |
250mg |
Saumon avec arêtes |
½ boîte |
250mg |
Amandes (sèches, grillées) |
½ tasse (125ml) |
186mg |
Fèves de soya cuites |
125ml |
100mg |
Tofu (fait avec du sulfate de calcium) |
100g |
150mg |
Brocoli (cru ou cuit) |
125ml |
50mg |
Banane de grosseur moyenne |
175g |
10mg |
Chou frisé (kale) |
100g |
130mg |
Ayez un apport suffisant en vitamine D
La vitamine D est importante pour l’absorption du calcium et la santé des muscles. Elle est créée par le corps à la suite d’une réaction entre la peau et les rayons du soleil. En raison de notre climat nordique et des mesures prises pour protéger la peau des effets néfastes du soleil, il est difficile pour certains Canadiens d’avoir un apport adéquat en vitamine D.
Apport quotidien recommandé par Ostéoporose Canada et Santé Canada
- Hommes et femmes jusqu’à l’âge de 70 ans : 600 UI
- Hommes et femmes âgés de 71 ans et plus : 800 UI
Comme la vitamine D n’est pas très présente dans l’alimentation, il n’est pas toujours possible de compléter son apport par la consommation d’aliment. Par conséquent, Santé Canada et Ostéoporose Canada recommandent que tous les adultes de plus de 50 ans prennent un supplément de vitamine D de 400 UI par jour. Chez les personnes à risque de carence en vitamine D (p. ex. celles qui souffrent de maladies qui entravent l’absorption ou la formation de vitamine D ou qui prennent certains médicaments), il peut être nécessaire de prendre une dose plus élevée de vitamine D.
Médicaments, calcium et vitamine D : comment faire bon ménage
Certains médicaments, dont les bisphosphonates utilisés pour traiter l’ostéoporose, ne doivent pas être pris en même temps que des aliments contenant du calcium ou des suppléments de calcium, car cela entrave leur absorption par le corps.
Il est donc essentiel de respecter les directives de votre pharmacien qui vous dira comment et à quel moment prendre vos médicaments pour qu’ils soient pleinement efficaces.
QUELQUES TRUCS POUR PRÉVENIR LES CHUTES
Tout le monde est à risque de chute. Pour les personnes atteintes d’ostéoporose, les conséquences d’une chute peuvent être beaucoup plus dramatiques que pour une personne qui n’en souffre pas. Elles doivent donc être à l’affût des situations qui les placent à risque de faire une chute.
Voici quelques conseils pour réduire le risque de chutes.
- Assurez-vous que votre domicile est sécuritaire. Évitez, par exemple, les pièces encombrées ou mal éclairées et les tapis sur lesquels on peut trébucher.
- Si vous avez l’habitude de vous lever la nuit, utilisez une veilleuse pour éclairer vos déplacements.
- Portez des chaussures confortables, solides et dont les semelles sont antidérapantes.
- Si vous en avez besoin, n’hésitez pas à vous procurer une aide à la marche, comme une canne ou un déambulateur.
- Tenez la rampe lorsque vous montez ou descendez un escalier.
- Levez-vous lentement de la position assise pour éviter les étourdissements.
- Faites poser des barres de sécurité dans la salle de bain ou utilisez un banc dans le bain ou la douche.
- Prenez garde aux plaques de glace en hiver ou aux sols inégaux, comme les pelouses.
- Faites preuve de prudence si vous prenez des médicaments ayant un effet sur la vigilance.
- Faites examiner vos yeux par un optométriste chaque année et assurez-vous d’avoir des lunettes bien adaptées à votre vision.
Les pharmaciens sont là pour vous conseiller sur la prise appropriée de suppléments de calcium ou de vitamine D et s’assurer que votre traitement contre l’ostéoporose est efficace et bien toléré. N’hésitez pas à les consulter si vous avez des questions!
Les renseignements contenus dans cet article sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.